Quel avenir pour le service public ?


juillet 2011

Dans sa première étude, la Fabrique Spinoza explore la possibilité d’une fonction publique exemplaire au service du bien-être des citoyens en s’appuyant sur celui de ses agents. Via ce nouveau paradigme, des propositions sont faites pour refonder la fonction publique.

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A la demande d’ « Acteurs Publics », comme 11 autres think-tanks Français, la Fabrique Spinoza a travaillé sur l’avenir du Service Public.

La Fabrique Spinoza présente ici un rapport visant à améliorer la qualité perçue du service public, en conduisant un alignement entre le bien-être des agents et celui des usagers-citoyens.

L’originalité de cette démarche résulte d’une part dans le fait que les agents sont généralement considérés uniquement comme des producteurs et pas comme des individus dont le bien-être importe. Ces recommandations ajoutent également de la valeur car elles constituent un ensemble cohérent, systémique où le bien-être des producteurs de service favorise celui des bénéficiaires et inversement. Les propositions sont compatibles entre elles et forment un cercle vertueux. Enfin, l’innovation réside dans la focalisation sur les perceptions, plutôt que sur les seules conditions matérielles. Ainsi, nous avons encouragé à utiliser comme leviers du bien-être le sens et les valeurs, la participation, la confiance, le soutien et la gestion des attentes, le tout étayé par des mesures concrètes.

La consolidation de valeurs fortes au travail puis l’engagement explicite, exemplaire et opérationnel de l’employeur vis à vis de ses salariés,  et enfin un accompagnement plus marqué en temps de réformes sont nos grands axes pour améliorer le bien-être des agents.

Pour le bien-être des usagers, nous préconisons de les replacer au centre du système en tant qu’êtres subjectifs, de travailler pour mériter leur confiance, de rénover les paradigmes de mesure de la performance, et d’organiser un système structuré de recueil de satisfaction et de participation de ceux-ci.

En guise d’ouverture de perspectives, constatons que la moitié de nos propositions visent à favoriser le bien-être des usagers-citoyens via le service public existant, par une amélioration de son fonctionnement.

Une évolution de plus grande envergure est à envisager dans un 2ème temps : celui d’un service public dont l’une des missions principales serait de favoriser le bien-être des usagers-citoyens.

Des mesures proposées vont dans ce sens : rénovation des indicateurs de la LOLF, réflexion sur une nouvelle génération d’indicateurs de bien-être. Cette réflexion doit être développée plus avant : selon les conceptions des services publics, ceux-ci doivent se limiter aux fonctions régaliennes ou – à l’opposé du spectre – aller jusqu’à œuvrer pour le bien-être des citoyens. Nous, à la Fabrique Spinoza, sommes de ce dernier avis. En ce sens, des travaux pourraient être développés afin de redéfinir la fonction publique comme au service de cet objectif du bien-être citoyen. Il s’agirait alors, non pas principalement de propositions d’amélioration du fonctionnement existant, mais d’un changement de paradigme en profondeur sur les missions, les organisations et les mesures de la performance.

Œuvrer dans cette direction permettrait de donner une inspiration et de ré-enchanter le service public et, de manière plus générale, les politiques publiques.