20% des managers ne veulent plus manager : à quand la QVM ?

Publié par

 

D’après une récente étude menée par OpinionWay pour Indeed en mars 2021, 20% des managers et manageuses françaises ne souhaitent plus encadrer d’équipe. Le magazine Maddyness fait ainsi le constat d’un “désamour” pour le management. De nombreuses personnes témoignent de leur épuisement, de leur stress et de leur sentiment d’inutilité, en raison d’une charge mentale et physique élevée et d’un manque de reconnaissance et de formation pour une fonction pourtant cruciale. Pour la Fabrique Spinoza, la Qualité de Vie Managériale (QVM) peut redonner du sens à l’encadrement, garantir le bien-être des cadres et contribuer au développement des organisations. Nous vous suggérons donc quelques pistes pour rendre les managers plus heureux !

  1. Se délester du superflu pour se concentrer sur l’essentiel

Pour pallier le sentiment d’inutilité souvent évoqué par les cadres, le lean management invite à passer en revue tous les dysfonctionnements de l’organisation et viser une logistique interne plus simple et logique. Le Ministère de la Justice l’a testé et approuvé : il constate un gain de 1 à 3 mois sur le délai de mise en état. Le management du Ministère comme les usagers de la justice s’en trouvent plus satisfaits ! Vigilance toutefois, le lean management peut être instrumentalisé à des simples fins de productivité. Son alignement avec le bien-être des collaborateurs est donc la clé !

 

Pour en savoir plus sur cette expérimentation, vous pouvez lire notre étude “Pour une fonction publique heureuse” soutenue par MNT, Ministères des Armées et de la Culture, Régions Île-de-France et Occitanie, Banque Française Mutualiste et Orléans Métropole

  1. Former les cadres à l’intelligence émotionnelle

Les managers ont, entre autres, pour mission de renforcer l’esprit collectif participant à l’engagement et à la performance de leur organisation. Il est donc essentiel qu’ils connaissent quelques mécanismes de psychologie pour introduire de la bienveillance, de la compréhension et de la sollicitude dans leur management. S’ils “humanisent” leurs relations professionnelles, chacun peut exprimer ses émotions et sortir de certains désaccords ou incompréhensions qui empêchent le bien-être de la société dans son ensemble. Dans un podcast destiné aux managers, la Fabrique Spinoza suggère par exemple de “se tourner vers ses camarades managers, à l’instar du co-développement managérial mis en place en Région Occitanie”, et ainsi de partager ses méthodes innovantes de management.

  1. Passer de l’ego à l’altruisme

Le stress éreintant et la charge mentale et physique de nombreux cadres sont souvent dus à une vision erronée de ce que doit être un manager. Plutôt que de rechercher l’autorité et le leadership à tout prix, pourquoi ne pas renverser la pyramide hiérarchique ? Selon Robert K. Greenleaf, en se mettant “au service” des besoins d’autrui, le cadre favorise la confiance et l’épanouissement de ses collaborateurs, de son équipe, voire des usagers (dans les services publics par exemple). C’est précisément cette responsabilité collective qui limite la trop forte responsabilisation des cadres.

  1. S’inspirer des découvertes en neurosciences

Outre une formation en intelligence émotionnelle, donner quelques connaissances sur les mécanismes cognitifs aux cadres peut s’avérer tout à fait décisif dans leurs décisions managériales et leur façon de travailler. Ainsi, les effets négatifs du “multi-tâches” ont été prouvés par les recherches de Gloria Mark, de l’Université de Californie. Après une interruption, le cerveau a besoin en moyenne de 23 minutes et 15 secondes pour revenir à un état de concentration optimale ! En management, il est donc très utile de bien organiser le travail de chacun pour que chaque tâche puisse être réalisée successivement, en limitant les interruptions contre-productives.

  1. Valoriser les salariés dits « subalternes » 

Finalement, rendre les managers, manageuses et leurs équipes plus épanouies au travail ne passerait-il pas par un changement de langage ? L. David Marquet, capitaine américain du sous-marin nucléaire d’attaque USS Santa Fe, raconte ainsi qu’il a remplacé les “instructions” traditionnellement données aux marins par des “intentions”. Les mots étant performatifs, les marins ont pu développer leurs compétences d’autonomie, de prise d’initiatives et de créativité pour mettre en pratique les intentions de leur encadrant.

 

Et si nous passions de la théorie à l’action pratique pour la Qualité de Vie Managériale ! 

 

Cet article a été rédigé dans le cadre du programme LinkedIn #Changemakers dont Alexandre Jost, fondateur de la Fabrique Spinoza, fait partie. Découvrez-en plus sur le programme ici.